2009 : La lutte contre la fermeture du centre d’IVG de l’Hôtel-Dieu

 
Premier hôpital de la ville de Lyon, l’Hôtel-Dieu a été d’abord le symbole du soin pour les pauvres. Au XXe siècle, il était bien connu des Lyonnais-e-s pour abriter la plus grosse maternité de Lyon.
Au moment de la légalisation de l’IVG, c’est là que les premiers avortements légaux ont pu se dérouler à partir de 1976, avec une équipe médicale militante, et des conseillères du Planning Familial. En 2009, le service d’orthogénie, qui réalisait alors plus de la moitié des IVG sur l’agglomération, était promis à la fermeture, l’ensemble de l’activité hospitalière devant être transférée. Le scénario proposé par les HCL prévoyait une répartition des IVG sur les autres centres, mais ils n’avaient pas la capacité d’absorber l’activité. De plus, l’équipe de l’Hôtel-Dieu, formée, motivée, solidaire ne souhaitait pas être éclatée et perdre son autonomie. Une lutte s’est engagée, associant le personnel, des syndicats, des associations féministes dans un « Collectif de défense de l’IVG » pour revendiquer :
  - Le maintien d’un service d’IVG de proximité et accessible
  - L’assurance d’une capacité d’accueil équivalente, et l’offre de l’ensemble des méthodes d’interruption de grossesse
  - La défense de l’hôpital public dans un cadre de restrictions budgétaires et de promotion de « l’hôpital-entreprise »
  - Le maintien de l’équipe

La lutte a été intense : pétitions, manifestations, alerte de la presse, débats publics, travail d’argumentaire, rencontre des institutions.
Si la fermeture du centre était inéluctable, la lutte a permis d’obtenir le transfert du service et de l’équipe à l’Hôpital Edouard Herriot.
Depuis, l’Hôtel-Dieu est resté un lieu symbolique pour les luttes féministes et syndicales à Lyon. De nombreuses manifestations et actions ont eu lieu devant cet hôpital, et il est resté, même après sa transformation en centre commercial et hôtel de luxe, un lieu privilégié pour faire des diffusions de tracts, des pétitions, des prises de parole.  
Pendant le mouvement contre la réforme des retraites de 2019/2020, la CGT Santé a lancé le slogan « Un temple du capital sur les ruines de l’hôpital ! » lors des passages devant l’hôpital. Ce slogan est depuis repris régulièrement à chaque fois que les manifestations arrivent à la hauteur de l’Hôtel-Dieu.

Document issu des archives : 

Article du Progrès du 9 juin 2009

Posts les plus consultés de ce blog

Les ordonnances Macron : un projet antisocial et antiféministe

La loi Veil : « liberté » pour les femmes ?

Mobilisation contre la loi immigration ! Partout en France dimanche 14 janvier !