Journal d’une semaine de lutte FÉMINISTE
Journal d’une semaine de lutte FÉMINISTE
Samedi 21 novembre :
Un rassemblement a été organisé, place Bellecour, par le Collectif Droits des Femmes (CDF), pour visibiliser la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et pour rappeler à Macron quelle était la grande cause de son quinquennat...
Filaction, comme chaque année depuis 15ans, nous a fait vivre un moment puissant avec son happening des femmes en blanc. Une dizaine de bénévoles vêtu-es de blanc ont défilé sur un discours chargé de mots qui résonnaient pour les personnes appartenant à une minorité de genre.
Les silhouettes ont commencé à s'écrouler lorsqu'on entendit les mots "mutilées", "frappées", "dominées"...
Puis elles se sont relevées quand la voix a crié "Fortes !", "autonomes !", "Sororité !"
Il y a aussi eu des prises de parole, notamment du CDF lui-même et du Collectif des Femmes Sans Papiers 69.
Mardi 24 novembre :
Un rassemblement contre la loi sécurité globale s'est tenu à 18h devant le Palais de Justice des 24 colonnes. Malgré le confinement, nous étions nombreux-ses. L'ambiance était au RDV, fanfare, feux d'artifices, slogans créatifs. Perso, j'ai particulièrement aimé "ouistiti" et "c'est du floutage de gueule". Bon et puis... quelques minutes après l'heure officielle de fin du rassemblement, on s'est fait gazer.
Mercredi 25 novembre :
Très tôt le matin...
À l'occasion de la journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, nous avons, pour la deuxième année consécutive, placé 87 paires de chaussures, autant qu'il y a eu de féminicides depuis le début de l'année 2020 sur les marches du palais de justice des 24 colonnes. Nos pancartes se sont mêlées à celles du rassemblement de la veille. En arrière-plan, des photographies de violences policières étaient encore bien accrochées aux grilles lorsque les premiers représentants des forces de l'ordre sont arrivées. À défaut de nous donner une amende, ces messieurs bienveillants nous ont conseillé d'enlever les traces du rassemblement contre la loi sécurité globale pour rendre plus lisible notre message.
TroOop symPA... TERNALISTE !
Le port du masque nous a rendu une fière chandelle à ce moment-là. S'ils avaient vu l'expression de nos visages, ils auraient peut-être mis à exécution leur blagounette : nous faire déguerpir à coups de canons à eau. Drôle hein ?
On a attendu longtemps la presse... France 3 a fini par venir. Nous avons réalisé nos plus belles vocalises devant la caméra, des mouettes et des passants, de plus en plus nombreux au fur et à mesure que Lyon se réveillait.
Cerise sur le gâteau, le palais de justice a été éclairé en rouge ce soir-là, la couleur avec laquelle nous peint les chaussures...
À 18h30, nous sommes allé-es au rassemblement devant le McDonalds de Charpennes pour dénoncer le sexisme au travail et le harcèlement sexuel. De belles prises de parole ont été entendues pour clore cette journée.
Samedi 26 novembre :
Ça faisait un petit moment qu'on n'avait pas vu autant de monde dans la rue. On en a profité pour reformer le cortège féministe qui nous avait tant manqué ! On est resté-es longtemps bloqué-es place des Terreaux, puis, lorsque l'on s'est mis-es à marcher, nous avons assisté à une répression policière violente sur le pont qui relie l'Hôtel-Dieu à la Guillotière : gaz lacrymogènes, matraquages et canons à eau, alors qu'il ne faisait pas plus de 5°C.
Grâce aux masques, les gens ont moins chopé la crève que les autres années, à Lyon, les forces de l'ordre se sont chargé de faire remonter la moyenne régionale. On ne saurait comment les remercier... !
Pas d'inquiétude cependant, toustes les Superféministes ont survécu, et nous serons à la prochaine marche des libertés qui se tiendra le samedi 5 décembre à 15h, départ place du maréchal Lyautey !
