Femmes autistes et violences sexuelles : sensibiliser par le théâtre
Pour en savoir plus sur ce spectacle, Super Féministe a interviewé Betty, qui est conseillère conjugale et familiale au Planning Familial 69, et qui intervient régulièrement auprès de personnes en situation de handicap.
Comment est venue l’idée de créer une pièce de théâtre sur ce thème ?
Il y a environ un an,
lors d’un forum à Villeurbanne où le Planning tenait un stand, j’avais échangé
avec Filactions, et nous faisions le constat de l’absence d’action
« grand public » sur la
question des violences sexuelles dont sont victimes les personnes en situation
de handicap. J’avais travaillé avec l’AFFA (Association
Francophone de Femmes Autistes) pour la création de la brochure « Mon
corps, MOI et les autres », sur la question de l’affirmation de
soi, du consentement dans la sexualité. Nous avons d’abord cherché un film qui
pourrait être utilisé pour une séance de sensibilisation. Mais nous n’en avons
pas trouvé ! Créer notre propre support était une option, mais pour le
format film c’est très compliqué. Nous avons alors pensé à la création d’une
pièce de théâtre. La suite, c’est encore une histoire de partenariat : à
plusieurs reprises ces dernières années le Planning a travaillé avec le
collectif de l’Atre. Nous leur avons demandé si elles seraient d’accord pour
monter une pièce.
Vous avez été associées au travail d’écriture ?
Oui le collectif
travaille comme ça, à partir des expériences, des témoignages. Nous avons eu
plusieurs rencontres. Nous avons échangé à partir de la parole de personnes
concernées (l’AFFA travaille depuis longtemps sur ce sujet), à partir de nos
expériences aussi en tant que professionnelles (entretiens individuels, groupes
de parole…). Il y a eu des allers-retours entre la personne qui écrivait et nos
associations. C’était nécessaire pour que l’écriture soit fidèle à la réalité
alors même que le texte est créé par une personne neurotypique (ou non
autiste). Et de notre côté, il fallait faire confiance au
collectif pour adapter notre projet à la forme théâtrale, et accepter qu’on ne
puisse pas tout dire, représenter toute la diversité des situations…
Comment avez-vous financé ce travail ?
On est parties sans
garantie de financement, parce que c’est un sujet très important. Plusieurs
dossiers de subvention n’ont pas abouti. Nous avons finalement eu un
financement par la délégation Régionale aux Droits des Femmes. Et la ville de
Villeurbanne nous offre la salle. Mais pour l’instant le collectif de l’Atre
n’a pas été payé pour son travail de création,
c’est un très fort engagement de leur part. Nous espérons par la suite
compléter ces financements et diffuser cette pièce plus largement.
Une 1ère représentation a eu lieu pendant le festival de
Filactions Brisons le silence. A Villeurbanne ce sera la 2ème. Quels
sont vos projets pour la suite ?
Déjà nous espérons
toucher un public important le 14 janvier. Nous visons le grand public, les
professionnel-le-es du secteur du handicap, mais aussi et surtout les personnes
concernées. Nous avons fait un travail de communication auprès des
établissements que nous connaissons en espérant qu’ils auront transmis l’information
aux personnes et à leurs équipes. La pièce sera suivie d’une discussion avec les
comédiennes et les associations. Nous avons aussi réalisé une captation vidéo
de la 1ère représentation, qui sera projetée à l’Assemblée Nationale
prochainement. Une autre date est déjà prévue : ce sera le 9 février au
Cinéma Paradiso à Saint Martin en Haut. Et nous cherchons d’autres salles pour faire
connaître cette pièce et prolonger ce travail de sensibilisation.
Salle de spectacle du CCVA (Centre Culturel et de la Vie Associative)
234 cours Émile Zola 69100 Villeurbanne
Métro Flachet
Réservations conseillées : 06.45.06.49.26
Plein tarif : 10 euros
Tarif réduit : 5 euros