Pour le droit à l'avortement ! Partout dans le monde !
Ce
28 septembre 2019, journée internationale pour le droit à
l’avortement, nous réaffirmons que le droit à disposer de son
corps est un droit fondamental. Alors que 47 000 femmes
meurent chaque année dans le monde des suites d’un avortement
réalisé dans l’illégalité, nous revendiquons des
législations qui garantissent le droit à l’IVG et des conditions
d’accès sûres pour la santé des femmes. Après les
luttes exemplaires des femmes espagnoles en 2014, polonaises en 2016,
des irlandaises et argentines en 2018, nous exprimons notre
solidarité avec les femmes en lutte pour leurs droits.
2019,
encore des reculs sur le droit à l’avortement !
Aux
Etats-Unis, plus de la moitié des Etats ont adopté de fortes
restrictions à la possibilité d’avorter : réduction des
délais, pénalisation (avec des peines d’emprisonnement prévues
pour les femmes recourant à l’avortement), statut juridique pour
l’embryon ouvrant la voie à des condamnations pour meurtre…
Cette série d’attaques sans précédent vise à remettre en cause
l’arrêt historique de la Cour Suprême (Roe v. Wade) qui garantit
l’accès à l’avortement sur tout le territoire.
Au
Maroc,
la journaliste Hajar Raissouni est actuellement incarcérée et
risque 2 ans de prison pour « avortement illégal ». Les
associations des droits humains dénoncent une manœuvre politique en
lien avec son travail. Au
Maroc, l’avortement est interdit et la répression se fait de plus
en plus sévère. 73 femmes ont ainsi été condamnées en 2018. Les
peines de prison concernent aussi les professionnel-le-s qui les
aident à avorter. Le recours aux avortements clandestins non
médicalisés augmente, avec leurs conséquences dramatiques pour la
santé et la vie des femmes.
En
Europe,
le droit à l'avortement au sein de l'Europe relève de la compétence
de chaque Etat et de grandes disparités existent selon les
législations.
L’avortement
est interdit à Malte, Monaco, Andorre, Saint-Marin, en
Irlande du Nord, au Lichtenstein. Il
n’est possible qu’avec d’énormes restrictions en Pologne et en
Hongrie. Dans les pays où la loi autorise l’avortement, son accès
effectif peut être très limité, comme
par exemple en Italie où 80 % des
médecins mettent en avant la clause de conscience, ou
encore en Grèce et en Bavière par
manque de services adaptés. En Allemagne,
deux gynécologues ont été condamnées pour avoir donné sur leur
site des explications sur la façon dont étaient réalisés les IVG
dans leur cabinet.
En
France,
les inégalités territoriales d’accès à l’IVG
ont augmenté avec les fermetures de centres d’IVG. Les
restrictions budgétaires dégradent
la qualité des services (attente,
choix des méthodes, accessibilité des secrétariats…). Cette
année ont été annoncées des baisses de financement pour certains
plannings familiaux qui
voient leur financement de la part de
l’Etat diminuer, sur la ligne
budgétaire EVARS (Espace Vie Affective Relationnelle et Sexuelle)
qui prévoit un accompagnement en matière d’IVG, de santé
sexuelle, et qui finance
des interventions d’éducation à la sexualité.
Nous
réaffirmons que :
• L'accès
à l'avortement est un droit fondamental
• L'avortement
est un choix personnel
• Des
moyens financiers doivent être donnés pour que les centres
pratiquant l'avortement et les centres de planification soient
accessibles à tous-tes sur les territoires ;
• Des
campagnes tout public sont nécessaires ;
• L'éducation
à la vie sexuelle doit être prodiguée à toutes et à tous pour
pouvoir faire des choix libres et éclairés ;
• La
formation aux techniques d'avortement et à l'accompagnement doit
faire partie intégrante de la formation initiale des
professionnel/les de santé ;
• La
clause de conscience spécifique des professionnel-les de santé doit
être supprimée ;
• Les
délais légaux pour avorter doivent être harmonisés sur ceux des
pays les plus progressistes en Europe et les États doivent
dépénaliser totalement l'avortement.
Nous
vous invitons à signer la pétition en soutien à Hajar Raissouni :
https://rsf.org/fr/liberez-hajar-raissouni
Premiers
signataires : Planning Familial69/Superfeministe,
Collectif MeToo Lyon, UD
CGT 69, Femmes Egalité, Femmes
Solidaires Rhône, Groupe Graine d’Anar (Fédération Anarchiste),
Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme, Lesbian
and Gay Pride de Lyon, Parti de Gauche,
Solidaires 69, Sud Education 69...