XXY : un film argentin à voir !




Nous avons vu XXY il y a quelques années déjà dans le cadre du festival ibéro-latino-américain réalisé par le cinéma le Zola de Villeurbanne et une discussion très riche a suivi la projection du film. XXY est le premier long métrage de la réalisatrice argentine Lucía Puenzo et lui a valu le Grand Prix de la Semaine International de la Critique à Cannes en 2007.
Le titre XXY nous interpelle dès le début, n'est ce pas une maladie, n'a-t-on pas entendu parler de ça au lycée en SVT? En effet, XXY correspond au syndrome de Klinefelter, et l'individu-e atteint-e du syndrome va présenter deux chromosomes X et un chromosome Y donc 47 chromosomes au lieu de 46, ille sera de caractère masculin et probablement infertile. Mais ce n'est pas le cas d'Alex le personnage principal de notre film, notre personnage n'est pas atteint-e de ce syndrome.
Alors pourquoi XXY, que veut nous dire la réalisatrice avec ce titre? De plus, X et Y ne sont pas des lettres anodines, elles correspondent à l'assignation qu'on donne à des chromosomes très particuliers : les chromosomes sexuels qui « détermineraient » (entre autres raisons) le sexe d'un-e individu-e. Certain-e-s considèrent qu'une femme serait définie par la paire de chromosomes XX et un homme le serait par la paire de chromosomes XY d'où le trouble du titre. XXY ne serait ni tout à fait homme en raison du X en trop, ni tout à fait femme en raison du Y en trop.
Ces trois lettres nous présentent la problématique dans laquelle se trouve notre personnage principal-e, Alex, un-e adolescent-e de 15 ans, hermaphrodite. Nous découvrons à travers de petites scènes, comme des poupées coupées étrangement ou l'armoire à pharmacie d'Alex bourrée de flacons, qu'ille prend des traitements pour « ressembler à une fille » tout en étant les deux : fille et garçon. Alex depuis peu refuse de continuer les traitements, c'est l'adolescence, moment décisif s'il en est, de changement, de transformation et Alex se trouve confrontéE au choix de ce qu'ille veut être. Après la naissance d'Alex, sa famille s'est installée loin de Buenos Aires et le film se déroule dans ce lieu perdu, une île uruguayenne au moment de la visite d'un couple d'amis des parents d'Alex qui débarquent avec leur fils Alvaro. Le père est un chirurgien esthétique très intéressé par le cas d'Alex. C'est un moment de transition, de troubles et l'arrivée d'Alvaro ne va pas aider à arranger les choses car une attraction très forte unie ces jeunes adolescents.
Le film va au-delà des cas particuliers des personnes transgenres ou d'une réflexion sur l'homosexualité, il nous permet de revenir sur la question de la part de biologique et de culturel en nous, sur comment nous sommes construit-e-s. Superféministe aime ce film car il nous permet de nous questionner sur les identités de genre, sur les catégories auxquelles nous sommes assigné-e-s depuis tout-e-s petit-e-s et auxquelles nous choisissons de correspondre ou pas. A voir!
Voici le trailer du film XXY


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