Manifestation pour l'abrogation de la loi interdisant le port du voile à l'école !
Ce 15 mars
2014 aura lieu une manifestation contre cette loi liberticide d'une décennie
déjà. Ҫa se passe à Paris, à 15 heures à la Fontaine des Innocents à Paris -
métro Les Halles.
Il y a 10 ans
était votée la loi sur les signes ostensibles religieux interdisant le port du
voile islamique à l'école sous peine d'exclusion définitive. Six ans plus tard
elle est renforcée par la loi de 2010 interdisant le port de la burqa et du
niqab dans l'espace public.
Dans la dite
volonté de vouloir protéger les principes de la laïcité en utilisant
odieusement des arguments féministes quant les inégalités de genre ne semblent
faire souci à aucune politique publique, des filles et jeunes femmes sont
exclues de leur établissement, de l'accès au savoir mais aussi des relations
sociales nécessaires au développement de tout individu.e. Un chantage à la
normalisation, à l'uniformisation sur fond de discours racistes et
islamophobes ? mmm qu'il fait bon vivre dans cette France blacks blancs
beurs mais surtout bleu blanc rouge! Car derrière cette obligation au
dévoilement, des jeunes filles suspectées de porter un couvre-chef selon des
principes religieux, même si celui-ci était un simple bandana ou un béret, se
sont vues obligées de le retirer alors que la loi de 2004 est censée autoriser
les signes discrets.
Outre les
conséquences morales, psychologiques de ce dévoilement pour les jeunes filles,
c'est un appauvrissement officiel de la crédibilité des compétences
pédagogiques de nos institutions. De plus tout en mettant en place un
dispositif cherchant à gommer toute manifestation de la religion musulmane dans
l'espace scolaire on en fait un sujet omniprésent qui centralise tous les
regards. Les conséquences ? Cette loi a permis la déscolarisation de plus
d'une cinquantaine de jeunes filles, on ignore le nombre de personnes qui se
sont dévoilées contre leur gré ni même celles qui ont suivi un parcours par
correspondance. Elle a également entraîné de nombreuses démissions des
personnels éducatifs. Et enfin, rien ne permet de dire que les tensions
inter-communautaires ont diminué ni même les attitudes sexistes.
En 2008,
Bikramijt Singh, lycéen sikh exclu de son établissement scolaire pour avoir
refusé d’ôter son turban, saisit le comité des droits de l'homme de l'ONU.
Celui-ci estime alors que l’État français «n’a pas apporté la preuve
irréfragable que le lycéen sanctionné aurait porté atteinte», en n’ôtant pas
son keski, «aux droits et libertés des autres élèves, ou au bon fonctionnement
de son établissement». Ainsi le renvoi définitif de Bikramijt Singh est
considéré comme « une punition disproportionnée, qui a eu de graves effets
sur l’éducation à laquelle il aurait dû avoir droit en France, comme toute
personne de son âge». L’ONU a conclu que le renvoi du jeune lycéen constitue
« une violation » du Pacte International Relatif aux Droits Civils
(PIRDC) dont la France est signataire, et qu'à ce titre, elle est dans la
double obligation de réparer l’injustice faite au lycéen et «d’empêcher que de
semblables violations ne se reproduisent dans le futur».
Parce que ces lois n'ont
que des effets liberticides et excluent de l'école des jeunes filles et jeunes
hommes à qui l'on retire le droit d'accès au savoir dans nos écoles publiques,
parce que des arguments féministes sont utilisés pour diviser, nous soutenons
la marche du 15 mars 2014 !
Quelques
liens et références :
(vidéo d’où
nous avons tirée la photo d’illustration de ce post)
Félix
Boggio Éwanjé-Épée & Stella Magliani-Belkacem, « Les féministes
blanches et l'empire », Editions La fabrique