Et l’objet mystère était… un nouveau diaphragme !
Il s’appelle Caya, et est
présenté (par le labo qui le diffuse) comme un diaphragme « nouvelle
génération ». Le diaphragme est un moyen de contraception qui fait partie
des « méthodes barrière » : placé au fond du vagin, il empêche
les spermatozoïdes de franchir le col de l’utérus.
Qu’est-ce qu’il a de vraiment nouveau ?
Une taille unique
En silicone (pas de risque d’allergie)
Plus souple
Son petit rebord qui permet de le récupérer avec
le doigt plus facilement
Et sa couleur violette beaucoup plus sexy !
Comment ça marche ?
Il faut le mettre en place
avant chaque rapport sexuel (potentiellement fécondant : bite-vagin pour
être clair) : juste avant, ou jusqu’à 2H maxi avant. Il s’utilise avec un
gel « contraceptif » (le labo en propose un à base de cellulose et
d’acide lactique, nous n’avons pas de données sur son efficacité) ou un gel
spermicide : on en met une noisette au creux du diaphragme avant de le
poser. Il faut attendre 6H après le rapport avant de l’enlever (si on a
plusieurs rapports de suite, il est conseillé de remettre du gel sans enlever
le diaphragme). Ensuite, on le lave à l’eau tiède et au savon, et on le range
dans sa boîte.
Est-ce que c’est efficace ?
Côté efficacité, on ne
dispose pas d’estimations spécifiques pour ce nouveau dispositif. Ce qu’on sait pour les diaphragmes, c’est que
l’indice de Pearl est de 6 : ce qui signifie 60 grossesses pour 1000
utilisatrices par an (à comparer aux autres méthodes, par exemple pour les
pilules combinées un indice de 0,1, pour les préservatifs masculins et
féminins, un indice de 3). Ces chiffres concernent les utilisations
optimales (quand on respecte toutes les consignes), il faut donc les
nuancer avec les chiffres « en utilisation courante » (dans la vraie
vie, quoi) : par exemple, la pilule « redescend » à 60 pour 1000, le diaphragme avec spermicide à
120 pour 1000 … Dans le choix d’une
contraception, l’efficacité n’est qu’un des critères, pas forcément le plus
important pour toutes les personnes concernées. Dans une optique de RdR
(réduction des risques), il vaut mieux une méthode choisie, bien vécue et bien
utilisée, qu’une méthode adoptée sous contrainte, mal supportée, oubliée…
A mentionner
également : le diaphragme ne protège pas des IST.
Qui ça concerne ?
Toutes les femmes qui
souhaitent une contraception, et particulièrement celles qui ne veulent pas/ou
plus d’hormones, celles qui ont des contre-indications aux méthodes hormonales,
des effets secondaires, ou juste marre de prendre des comprimés tous les
jours... Une condition importante : ne pas avoir peur de mettre ses doigts
dans son vagin.
Comment se le procurer ?
Même s’il est à taille
unique, il doit faire l’objet d’une prescription par un médecin ou une
sage-femme. Le but de la consultation, c’est déjà de vérifier qu’il est adapté
(certaines configurations de l’utérus rendent le maintien en place impossible,
il faut aussi attendre 6 semaines après un accouchement…), et c’est surtout
d’apprendre à le poser correctement. Ensuite, on peut le commander en pharmacie
(c’est le labo Bivea Medical qui le commercialise). On en trouve aussi au
Planning Familial.
Combien ça coûte ?
Le prix
« conseillé » est de 33,95€ : un prix à rapporter à sa durée
d’utilisation qui est de 2 ans. Il faut rajouter le prix du gel. Le remboursement
par la sécu s’élève à la coquette somme
de … 3,14€ ! (toujours cette politique française incohérente dans le
remboursement des contraceptifs). A noter pour les moins de 25 ans détentrices
de la carte M’Ra : le Pass Contraception développé par la région
Rhône-Alpes a inclus le diaphragme dans les méthodes prises en charge.
A-t-il un impact sur la sexualité ?
Selon la littérature du labo
(on attend les témoignages d’utilisatrices et -teurs), si le diaphragme est
bien placé, ni la femme ni l’homme ne ressentent de gêne.
Bref, sans être
révolutionnaire, ce nouveau diaphragme est en tout cas pensé pour un meilleur confort
des femmes (moins rigide, plus facile à récupérer). Sa commercialisation est
une bonne occasion de parler de ce moyen assez peu utilisé en France (alors
qu’il est très commun dans les pays anglo-saxons). Sa taille unique va
faciliter aussi le travail des médecins (!), car leurs connaissances en la
matière sont globalement limitées, le savoir pour déterminer la taille,
expliquer l’usage s’étant peu à peu perdu.
N’hésitez pas à nous
communiquer votre avis après test !
Colette Sterol